la fille au paddle est née d’une irrépressible envie d’immortaliser tous ces matins d’un monde ensommeillé, juste avant qu’il ne redevienne con.
Ces aurores encore engourdies, où l’univers bâille comme un vieux fonctionnaire, rapidement dissipée par le premier joggeur en legging rose fluo. C’est dans ces instants mornes, entre le dernier soupir des étoiles et le premier rot de la civilisation, que l’univers semble nous appartenir.
On glisse lentement sur l’eau, accompagné de mon fidèle destrier… en plastique moulé.
Le temps paraît suspendu — ou alors il s’est pendu, fatigué de tourner en boucle pour des bipèdes comme nous, nous cognant sans cesse contre les mêmes vitres de nos patterns éternels, telles de vulgaires mouches.
L’eau se fond dans l’horizon, le ciel dans l’ennui.
La lumière est partout et l’ombre dort encore.